Spectacle créé
le samedi 23 novembre 2002
Théâtre Molière / Maison de la Poésie / Paris
Envoi de ce disque contre 19 € 50
(port inclus)
chèque à l'ordre d'Élios Productions
30 boulevard de la Bastille75 012 Paris
Tsangpo est le nom du haut-Brahmapoutre quand il coule au Tibet. Pour rejoindre
Samyé, le plus ancien monastère bouddhique fondé au VIII°
siècle, il faut franchir le fleuve. Le passage s'effectue dans une barque
à moteur où s'entassent pèlerins et villageois, animaux
et ustensiles de toutes sortes. Le courant divague entre des bancs de sable,
ce qui impose une navigation lente et sinueuse.
En 1987, volontairement ou par mégarde (je ne me souviens plus), j'ai
laissé tourner mon magnétophone tout le temps de la traversée.
C'est à partir de cet élément sonore que Jean Schwarz a
imaginé sa composition. C'est à partir de sa musique que j'ai
écrit mon poème, souhaitant d'emblée y associer pour quelques
séquences la voix enregistrée de Laurent Terzieff. Quant à
la présence de Tenzin Gönpo, musicien, danseur et chanteur tibétain,
elle assure à ce retour amont le souffle-même du Haut-Pays. D'autant
qu'il a traduit et mis en musique les paroles des chansons que j'ai conçues
pour ce périple.
Voyage d'altitude, approche de l'autre rive, célébration de la
pure lumière, La traversée du Tsangpo est aussi le poème
d'une présence, d'une mystique, d'un engagement sans retenue. C'est un
pacte renoué, "à la vie à la mort", avec la voie
qui éveille et foudroie.
A.V.
Jean Schwarz
& André Velter, août 2005
© D.R.
Voyage
d’altitude, approche de l’autre rive, célébration
de la pure lumière, La traversée du Tsangpo est aussi le poème d’une présence, d’une mystique, d’un engagement sans retenue. C’est un pacte renoué, « à la vie à la mort », avec la voie qui éveille et foudroie |
Chaque contrée extrême impose
un parcours qui tient du voyage, de l’escalade, du pèlerinage,
d’une sorte de repérage à l’intuition
pour pays sans autre mode d’emploi que le dépaysement.
Quand la nature paraît à ce point en proie au surnaturel, l’errance
se charge de signes et se change en initiation.
Le cheminement ne suit plus le seul chemin connu.
La ligne de crête devient paysage au-dedans.
La conscience participe d’un élan qui a prise sur l’inconnu.
On dit que le bouddha Sakyamuni, qui
n’était encore éveillé que d’un œil, rencontra
un ermite au bord d’une rivière.
L’homme se tenait dans un terrible dénuement, quasi squelettique,
proclamant qu’il ne dormait jamais
et ne mangeait qu’un grain de riz par jour.
-Depuis combien de temps, s’enquit Sakyamuni ?
-Trente ans, lui fut-il répondu.
-Et à quelles réalisations êtes-vous donc parvenu ?
-Voyez ce courant, ces remous, dit fièrement l’ascète, eh
bien, je les franchis à pied.
-Prodigieux, murmura le Bouddha, après tant et tant d’austérités…
alors qu’il suffit d’un sou dans la barque du passeur !
Est-ce là, au bord de cette rivière, que l’on décela
pour la première fois l’esquisse du plus parfait sourire ?
La
traversée du Tsangpo,
Rencontres, Del Arco, 2003
(édition à tirage limité)
VERS
SAMYE vers Samyé nous allons le corps le cœur l’esprit André Velter – extrait
de |
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C’est
au contact des papiers orientaux, ductiles, que Francis Herth, développant
un geste unique, ouvre un nouveau champ au cœur duquel les signes
s’inscrivent dans le bleu-nuit, et dans le noir. Parallèlement,
il découvre le marouflage, par lequel la blancheur du papier
révèle les lumières dans leur profondeur. |
Jean Schwarz
Ingénieur au CNRS (département d'ethnomusicologie du Musée de L'Homme) de 1965 à 1999, il a également été membre du Groupe de Recherches Musicales de 1969 à 1999. Il a composé la musique de spectacles pour Carolyn Carlson, Maguy Marin, Larrio Ekson, Serge Campardon. Il a écrit et collaboré à des musiques de films pour Alain Resnais, Michel Deville, Charles Belmont, Jean-Luc Godard, Serge Moati, Michel Léviant, Gérard Blain, Gérard Follin, Mosco, Pétrika Ionesco. Il a composé des musiques de concert pour Michel Portal, Tomas Gubitsch, Mino Cinelu, Jean-François Jenny-Clark, Don Cherry, Jean-Paul Célea, Alexandre Ouzounoff, Beñat Achiary, Elise Caron, John Surman, Charles Austin, Nana Vasconcelos, Joe Gallivan, il a publié vingt CD dont Canto, Dilin dalan, Erda, Goni'ko Zalduna, Makinak, Mosaïque, Quatre Saisons, The Sea-maid's music, Surroundings, Symphonie...
Tenzin Gönpo
C'est dans une école chrétienne de Darjeeling
que Tenzin Gönpo, enfant tibétain exilé en Inde, a rencontré
la culture occidentale, interprêtant là les rôles de lutins
ou de nains des contes venus d'Europe. Mais afin de ne pas oublier les légendes
et les mythes de son pays natal, il devient élève puis professeur,
pendant plus de vingt ans, au "Tibetan Institute of Performing Arts"
de Dharamsala. Il s'y familiarise avec tous les aspects des spectacles traditionnels
tibétains, de l'opéra Aché Lhamo aux chants et danses
appartenant à l'ensemble des régions du Tibet.
Aujourd'hui, Tenzin Gönpo est en France le directeur artistique de l'Atelier
culturel Tibétain-Européen, La Compagnie Tshangs-pa. Maître
d'une tradition ancestrale, il est capable d'intégrer d'autres cultures
afin de travailler avec des artistes contemporains. C'est ainsi qu'il a participé
aux spectacles de la danseuse et chorégraphe Carolyn Carson (Man
Over Mountain pour Spiritual Warriors), du cavalier Bartabas
(Loungta, les chevaux de vent), du poète André Velter.
Pour ce dernier, Tenzin Gönpo a créé des arrangements musicaux
à la guitare et adapté en langue tibétaine les chansons
de La Traversée du Tsangpo.
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