Il avait tatoué
sur son coeur
le nom intraduisible
d'une femme de néant : Nada
Nada, ma nuit
de rien
Nada, mon ombre fauve
Nada, pour le rire et le non
Il psalmodiait avec
ivresse
ce mantra de carbonne
en souvenir de l'or
Nada, ô
ma sultane
Nada, ma déchirure
Nada, pour la fin des fins
Sous son masque de
cendre
il suivait du regard
une sombre déesse
Nada, au goût
d'orage
Nada, de corps et d'esprit
Nada, qui efface tout
Nada, portée
à l'infini |